Musée des Beaux Arts de Nancy
L’origine des collections du musée remonte à la Révolution. Le premier fonds fut constitué à partir de saisies faites au clergé (Caravage, Reni, Morandi) et aux émigrés (Van Es, Joardens, Claudot).
En 1801, la signature du traité de paix entre la France et l’Autriche est organisée au château de Lunéville (près de Nancy), décoré pour l’occasion par d’importantes œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles. Certains de ces tableaux sont alors attribués au musée de Nancy et ne quitteront plus la Lorraine (Vouet, de Troy, Lemoyne, Boucher, van Loo). Cette même année, Bonaparte décide de créer en province des musées à l'image du Louvre. Il choisit quinze villes, dont Nancy, qu'il dote d'œuvres majeures provenant des collections nationales Pérugin, Baroche, Rubens, Champaigne).
A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la ville de Nancy engage une politique dynamique d'acquisitions. Le développement des collections, leur renommée et leur qualité incitent par ailleurs les donateurs à se manifester :
- La baronne Lucie de Jankowitz, petite fille du sculpteur Étienne-Maurice Falconet et fille de Marie-Anne Collot-Falconet, lègue au musée 45 peintures et sculptures des XVIIe et XVIIIe siècles,
- Madame Victor Poirel donne au musée des collections de son époux décédé, riche de 116 tableaux des XVIIe et XVIIIe siècles, italiens pour la plupart,
- Méry Laurent, quant à elle, en léguant en 1905 à la ville de Nancy L'Automne d'Édouard Manet, ouvre la voie à l'art moderne et fait du musée des beaux-arts de Nancy le premier musée de province à posséder une œuvre du peintre.
- En 1965, Madame Henri Galilée remet au musée 117 peintures et sculptures de la collection qu'elle a établie avec son mari au cours des années 1920 (Bonnard, Vallotton, Marquet, Modigliani). Ce legs constitue le socle de la collection moderne du musée, auquel sont venues s'ajouter d'importantes acquisitions, en particulier un don de la Fondation Jacques et Yulla Lipchitz de vingt plâtres originaux de l'artiste.
En 1999, une donation exceptionnelle d'un ensemble de 14000 dessins et estampes est venue enrichir le cabinet d'art graphique.
Ces dernières années, de nombreux enrichissements ont été réalisés grâce à l'appui de l'État et de partenaires (Dietman, Morellet), au soutien des Amis du musée - association Emmanuel Héré (Le Lorrain, Gross) ou encore, à la générosité des donateurs (Gruber).
Enfin, des dépôts provenant des musées nationaux ont été accueillis en plus grand nombre depuis la réouverture du musée en 1999 (Kupka, Pechstein, Valadon, Dufy).